Le coronavirus

Le coronavirus, voilà un mot bien compliqué et à la sonorité pas très catholique. En effet, ce vilain méchant virus est très souvent confondu avec la maladie terrible qu’il peut parfois provoquer: la PIF. Cette terrible maladie qui m’a pris mon Galak, emporté alors qu’il avait tout juste un an et tout l’avenir devant lui. Avant de lancer mon programme d’élevage de cette année, j’ai décidé avec l’aide de ma véto (de la Clinique du Lys, excellente clinique au passage), de faire le point sur ma chatterie.

Tous mes chats ont été déclarés moyennement positif au coronavirus par le laboratoire Idexx. Avant de partir en courant, lisez la suite 😉

Il faut savoir que le coronavirus est à priori un virus tout à fait inoffensif. Presque tous les chats ont été, sont ou seront un jour atteints par ce virus qui passe la plupart du temps inaperçu, voire provoque une petite diarrhée passagère. Le virus est actuellement présent dans environ 90% des communautés félines de plus de 6 chats, autant dire quasi toutes les chatteries (sauf que peu d’entre elles le diront ouvertement…).

Et ce virus peut donc parfois, dans environ 5% des cas, muter. Pourquoi chez certains chats et pas chez d’autres ? On ne sait pas trop. Baisse d’immunité, stress, changement de maison, opération, vaccin, prédisposition génétique, âge, consanguinité, etc. Plein de raisons sont mises en causes, mais aucune identifiée clairement. Toujours est-il que la mutation touche en général des individus jeunes (moins de 18 mois), apparemment en pleine santé, qui se voient du jour au lendemain décliner à vitesse grand V. La PIF est fatale à tous les coups, la seule solution une fois celle ci identifiée étant de soulager au mieux la fin de vie de notre cher compagnon. Mais, même si aujourd’hui de nombreux tests plus ou moins fiables existent, cette petite vicieuse mutée a en prime la particularité de ne pas être identifiable à 100%, sauf par autopsie, ce qui n’arrange pas vraiment notre affaire. Bref une belle saloperie.

Mais à côté de ça, le coronavirus, tant qu’il se tient tranquille, ne provoque rien du tout. Il a juste la particularité ennuyeuse d’être méga contagieux, et de parfois s’installer définitivement chez certains chats, qui deviennent alors porteurs sains, sans que ce soit plus gênant que ça pour eux.

Oui, mais c’est un virus, c’est…. sale ! Et du coup le monde idéal voudrait qu’on s’en débarrasse, que les chatteries fassent des pieds et des mains pour se négativer, quitte à exclure de tout programme les chats porteurs sains (qu’il faudrait totalement isoler), mettre en place des mesures draconiennes de quarantaine strictes, etc. Bref autant dire que c’est infaisable. Néanmoins, certaines chatteries y parviennent, sont négatives, volontairement ou par hasard, mais ça arrive. Ce n’est pas notre but, pour la simple raison que faire naître des chatons n’ayant jamais été en contact avec ce virus, entrainerait d’autres mesures encore plus draconiennes: s’assurer qu’ils ne le rencontreront jamais dans leur vie future. En effet, un chaton parfaitement négatif mis d’un coup en contact d’un coronavirus déclencherait la PIF presque à tous les coups, car son organisme n’a pas été “préparé”. Et vu l’étendue de l’épidémie, c’est un peu jouer avec le feu.

Pour cette raison, et après avoir beaucoup réfléchi de concert avec ma clinique, envisagé plusieurs solutions, nous avons choisi de poursuivre notre programme d’élevage, tout en contrôlant régulièrement l’état de mes chats. Si le taux de coronavirus venait à augmenter, nous stopperions tout. Mais pour le moment, la situation est stable, tout va bien. Nous éviterons tout de même les portées simultanées, histoire de pouvoir contrôler les choses un minimum.

Il me semble très important d’être transparente sur ce point, par honnêteté envers les acheteurs de mes bébés, histoire qu’il ne leur arrive pas la même déconvenue qu’à moi. La maladie existe, se voiler la face ne sert pas à grand chose, si ce n’est qu’à tomber de haut si jamais un problème survenait.

Je reste bien sur parfaitement ouverte à toute question ou demande d’infos supplémentaires, tout en sachant que je ne suis pas devenue incollable sur le sujet, j’en apprend encore tous les jours.

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